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lavements
S’il n’est pas indispensable, le lavement est pour certains une étape indispensable pour l’hygiène, et pour d’autres un moyen de plaisir.
lavements
Les lavements ont plusieurs utilités, et chacun peut y trouver son compte. La pratique n’est pas réservée à un usage médical : que ce soit pour une hygiène irréprochable avant toute activité anale, ou bien pour le plaisir sexuel dans un contexte BDSM, le lavement est pour tout le monde.
Les résidus de selles peuvent rebuter certains partenaires, voire vous-même. Le lavement permet de se sentir propre avant tout jeu sexuel anal, qu’il soit pratiqué avec la langue, les doigts, des godes ou des plugs. Pour la personne qui s’apprête à être pénétrée comme pour celle qui se trouve derrière, que la pratique se fasse avec pénis ou un harnais gode, un anus et un rectum propres offrent une plus grande liberté dans l’intimité. Bien souvent, celles et ceux qui ont recours au lavement témoignent d’une confiance exacerbée quand il s’agit de tester de nouvelles positions ou de pratiquer la sodomie ou le fist. En effet, même si votre partenaire s’équipe de gants latex, il est souvent plus agréable pour l’un comme pour l’autre de s’aventurer dans un corps propre. De plus, le lavement est préconisé, pour ne pas dire vivement recommandé, lors de soirées échangistes, pour une première rencontre, ou dans le cadre d’un plan à plusieurs.
Il existe un nom pour la pratique sexuelle liée aux lavements : la clystérophilie, ou klysmaphilie. Il s’agit de prendre du plaisir à recevoir ou à administrer un liquide dans l’anus. Car le sentiment de bien-être ressenti peut devenir quelque chose de très érotique pour la personne qui est lavée, au même titre que cette pratique peut avoir un aspect humiliant très apprécié des partenaires BDSM.
Pour le soumis, le lavement peut être subi par ordre du dominant et être administré comme une punition selon la méthode choisie. Par exemple en attachant le soumis à l’aide d’une corde de shibari, à quatre pattes, pieds et poings liés : laver cette partie de l’anatomie ou jouer avec un crochet anal peut avoir quelque chose de très humiliant. Autrement, vous pouvez agrémenter la séance en ajoutant une laisse, en glissant quelques ordres ou en forçant la personne à garder le liquide en soi : ainsi, le lavement peut devenir un véritable jeu pour le dominant.
Hormis pour des séances entre Maître et soumis, il peut y avoir une véritable satisfaction et un certain bien-être dans l’élimination de tout résidu. L’hygiène est par ailleurs érotique pour certains, qui se sentiront excités à l’idée d’un anus parfaitement propre. En excluant tout risque odorant pendant la pratique, les partenaires se sentent aussi plus à l’aise. Enfin, tout le processus apporte un certain plaisir anal puisqu’il s’agit avant tout d’introduire une poire ou un tuyau dans le rectum et d’y injecter un liquide qui peut être gardé pendant l’acte sexuel. Pour chacun des participants, il y a une satisfaction à retirer de cette pratique. Et même en solitaire, pour les klysmaphiles, le rituel du lavement fait partie d’un tout.
Concrètement, le lavement anal est comme son nom l’indique : un moyen de supprimer tout résidu fécal en injectant de l’eau dans le rectum. Mais comment le pratiquer ?
Pour un lavement efficace, il faut dans un premier temps se prémunir des bons accessoires, d’une part pour ne prendre aucun risque, mais aussi parce que l’équipement diffère selon la pratique qui vous tente. L’accessoire le plus commun, et certainement le plus efficace pour les débutants qui découvrent la pratique, est la poire à lavement : seule ou avec un tuyau à relier à un réservoir à lavement (aussi appelé bock), elle propose des canules de toutes tailles pour une insertion en douceur et un remplissage maîtrisé. Pour les plus aventureux ou les connaisseurs, les embouts à lavement, ou douchettes, permettent d’être reliés directement au tuyau de la douche. Certains prennent même la forme d’un plug anal pour le plaisir de la pénétration en même temps. Pour une pratique précise, les jeux médicaux ou les pratiques en solo, la seringue s’avère utile car polyvalente : elle permet d’injecter aussi bien des lubrifiants que du liquide. La seringue, avec le cathéter, sont ce qui se rapprochent le plus des pratiques médicales anciennes où l’on utilisait un accessoire du nom de clystère ; d’où le nom de clystérophilie !
Comme pour tout jeu sexuel, et surtout anal, la pratique peut comporter quelques risques à connaître pour que tout se passe en douceur. Pour commencer : le lavement n’est pas recommandé aux femmes enceintes et aux personnes présentant des troubles cardiaques et de l’asthme sévères, des saignements intestinaux, des fissures anales, des hémorroïdes ou encore une chirurgie récente allant de l’abdomen à l’anus. Si vous avez le moindre doute, le mieux est encore de demander à un médecin : n’oubliez pas qu’il s’agit à l’origine d’une pratique médicale, alors il n’y a aucune honte à se renseigner sur le sujet.
Ensuite, le lavement est une pratique dont il ne faut pas abuser car elle pourrait dérégler tout l’équilibre intestinal et de ses multiples environnements. Il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs niveaux d’acidité et des bactéries nécessaires à votre flore à ne pas bousculer. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une solution saline est conseillée car elle est ce qui se rapproche le plus de l’équilibre en sel du corps. Là aussi, le dosage doit être méticuleux car trop de sel ou pas assez pourraient aussi provoquer des crampes : le bien-être est essentiel.
Attention également, en insérant la canule, à bien la lubrifier et à ne pas injecter le liquide trop haut. Vous pouvez utiliser un lubrifiant spécial fist, idéal pour l’anus. Enfin, la température est certainement ce qu’il faut apprendre à maîtriser car une eau trop froide causerait des crampes, et une eau trop chaude pourrait provoquer des brûlures, que ce soit dans le rectum ou au niveau de la zone anale, où la peau y est très sensible. N’hésitez pas à tester sur vous avec précaution et, si vous administrez un lavement à votre partenaire sans expérience, parlez-lui tout au long du processus pour vous assurer que tout se passe bien.
Les lavements demandent toute une préparation matérielle, physique et mentale, surtout lors des premières fois. Avec le temps et l’expérience, vous verrez que la pratique devient de plus en plus simple.
Comme pour tout sexe anal, la première étape est d’être détendu et calme. Cette étape est indispensable car un esprit serein va de pair avec un corps relâché. Pour éviter tout désagrément ou toute blessure, il vaut mieux ne pas être crispé pour que les muscles soient bien lisses. Communiquez avec votre partenaire, soyez à l’écoute de votre corps, et profitez-en pour créer une atmosphère propice au bien-être. Vous pouvez utiliser du poppers pour préparer l'anus. Enfin, prévoyez du temps : le lavement ne se fait jamais dans la précipitation. Déjà parce que le corps doit être prêt, mais aussi parce que l’eau peut mettre du temps à ressortir. De plus, si vous prévoyez des jeux sexuels pendant ou après, il vaut mieux réserver une plage horaire suffisamment large, surtout si c’est la première fois !
La deuxième étape du lavement passe par la préparation du liquide destiné à être administré. Idéalement, il faut une solution saline entre 37 et 40°C au maximum pour éviter tout risque de brûlure. À savoir que 37°C correspond à la température corporelle normale d’une personne, donc plus vous en êtes proche, meilleure sera l’expérience, à moins de chercher à pimenter votre séance. Pour ce qui est du sel, comptez une cuillère à café de sel pour deux verres d’eau, sinon 9 grammes par litre d’eau. Vous pouvez préparer pour 2 litres d’eau ou plus, selon le résultat recherché. Mélangez bien jusqu’à ce que le sel soit dissout ; vous pouvez faire chauffer l’eau avant ou après.
Pour les plus expérimentés, il existe quelques variantes à base de camomille, de lait ou de café. Certaines sont destinées à rendre l’expérience plus agréable à l’odeur, d’autres sont idéales pour les châtiments puisque le café dilate les sphincters et la personne soumise redoublera d’efforts pour conserver le liquide en elle. Ajoutez à cela des stimulants pour une séance qui dure !
La position la plus confortable pour le lavement est sur le dos avec les jambes relevées, mais la plus érotique reste à quatre pattes, surtout s’il est administré par quelqu’un d’autre. Pour un usage strictement hygiénique ou en solo, le plus simple reste sur le côté les jambes contre la poitrine, en position fœtale. Quelle que soit votre position préférée, elle doit pouvoir faciliter l’expérience. À aucun moment cette pratique n’est censée être douloureuse.
Pour réaliser un lavement à l’aide d’une poire, commencez par la vider de son air avant de mettre la canule dans la solution saline. Relâchez pour remplir la poire puis appuyez doucement en position verticale pour faire le vide d’air jusqu’à ce que quelques gouttes ne s’échappent. Réitérez jusqu’à ce que la poire soit remplie de liquide et que l’air ne puisse pas entrer. Le principe est d’ailleurs le même avec la seringue. Lubrifiez alors la canule avant de l’insérer doucement dans l’anus, puis videz-la tout aussi doucement dans le rectum. Retenez ou non le liquide selon vos jeux sexuels, en sachant que pour l’hygiène, il est conseillé de recommencer le processus jusqu’à ce que l’eau qui s’écoule soit claire, soit entre 2 et 4 fois.
Pour la pratique avec un réservoir, placez le bock rempli d’eau saline plus haut que l’anus pour que la solution s’écoule plus vite et ne refroidisse pas. Faites le vide d’air dans le tuyau, insérez la canule lubrifiée dans l’anus et choisissez la manière et le lieu que vous préférez pour vous en libérer, que ce soit aux toilettes ou dans un grand récipient prévu par le Maître.
C’est en 1973 que le Dr. Joanne Denko aborde pour la première le cas du lavement utilisé par plusieurs de ses patientes pour le plaisir sexuel. La clystérophilie est désormais un terme officiel pour décrire les pratiques sexuelles liées à l’administration d’un liquide dans le colon et l’anus. Le lavement, qui entre parfaitement dans cette catégorie, peut donc tout-à-fait procurer excitation et satisfaction à n’importe quelle étape de la pratique. Les femmes, les hommes, les hétérosexuels comme les homosexuels sont tous autant concernés, sans distinctions pour les uns ou les autres.
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